dimanche 20 janvier 2013

Risque d'infarctus: le cholestérol n'est pas coupable

Une entrevue avec le Dr Michel de Lorgeril, médecin, cardiologue et nutritionniste

 Dr Michel de Lorgeril se spécialise depuis 30 ans dans laprévention des maladies cardiovasculaires. Il préconise la voie des habitudes de vie plutôt que celle des médicaments. Il a notamment organisé et dirigé, de 1987 à 1999, l'Étude de Lyon1,2au cours de laquelle un régime alimentaire de type méditerranéen a permis de réduire très sensiblement la mortalité ainsi que le risque de complications cardiovasculaires et de cancers d’un groupe de patients souffrant de troubles coronariens.


Déjà auteur de quelques livres, dont un sur les bienfaits des oméga-3, il vient de publier une bombe : Dites à votre médecin que le cholestérol est innocent et il vous soignera sans médicament3. Évidemment, on l'a fustigé! « Des propos fantaisistes! », a déclaré la Société française de cardiologie. Mais l'homme persiste et signe.

Michel de Lorgeril vit et travaille à Grenoble. Il a déjà habité au Québec au milieu des années 1980, il était alors rattaché à l'Institut de cardiologie de Montréal.


médecine-Santé –Votre livre a suscité un tollé en France, notamment parce que vous dites que le cholestérol ne bouche pas les artères. Comment pouvez-vous affirmer une telle chose?
Michel de Lorgeril - Je ne suis pas le seul à dire cela, loin de là. Dans 99,5 % des cas, l'occlusion d'une artère, qui est la cause de l'infarctus du myocarde, est attribuable à un caillot. Et ce qui cause la formation des caillots dans les artères, ce n'est pas le cholestérol. C'est l'hyperréactivité des plaquettes sanguines, l'hyperactivité du système de coagulation — stimulée par une alimentation de mauvaise qualité — et l'inhibition du système fibrinolytique, qui ne fait pas son travail de dissoudre les caillots quand ils commencent à se former dans l’artère.
Par contre, c'est vrai que ces caillots se forment en général sur des artères qui ont été altérées, endommagées par l'athérosclérose. Or, il y a deux composantes dans l'athérosclérose : dans une proportion de 70 %, elle est causée par la « sclérose », c'est-à-dire l'inflammation chronique de la paroi de l'artère, phénomène dans lequel le cholestérol ne joue aucun rôle. L'autre dimension, c'est l'« athérome », un amas de matières grasses qui se forme au coeur même de la sclérose. D'ailleurs, on l'appelle aussi « coeur lipidique ». Or, le cholestérol ne compte que pour 30 %, environ, de l'athérome. Nous voilà rendus à un chiffre de moins de 10 % pour la place du cholestérol dans l'athérosclérose, ce qui est peu, et 0 % pour son rôle dans le caillot. Comme vous voyez, le cholestérol ne peut pas, matériellement parlant, boucher les artères.
médecine-Santé – Vous affirmez aussi, envers et contre tous, ou presque, que les statines, les principaux médicaments maintenant prescrits pour l'hypercholestérolémie, sont plus dangereuses qu'utiles pour la majorité des gens qui en prennent.
Michel de Lorgeril - Comme certains croient que l'infarctus est causé par le cholestérol et comme ils savent que les statines réduisent le cholestérol sanguin, ils les prescrivent pour réduire les risques d'infarctus. Et je vous rappelle que 50 % des gens qui font un infarctus meurent immédiatement ou dans les jours qui suivent. Or, lorsqu'on regarde les essais cliniques des cinq ou huit dernières années avec les statines — tandis que les soins comprennent plus d'options qu’autrefois, comme les antiplaquettaires et l'angioplastie, ce qui théoriquement devrait réduire la mortalité par infarctus — on se rend compte qu'elles ne réduisent pas la mortalité. Cela signifie que les statines n’ont pas d’effet sur le risque de mourir d’un infarctus. À mon avis, prescrire un médicament en laissant croire qu'il va réduire les risques de mortalité quand ce n'est pas le cas est une pratique dangereuse. Mais il y a aussi les inconvénients des statines.
médecine-Santé – Vous ne souhaitez certainement pas que les gens mettent leur vie en danger à cause de votre livre. Ne serait-ce pas le cas si plusieurs d'entre eux interrompaient leur médication?
Michel de Lorgeril - Dans nos centres de soins intensifs, de plus en plus de gens qui nous arrivent à la suite d'un infarctus prennent déjà des statines depuis un certain temps. En France et aux États-Unis, les statistiques (que j’expose clairement dans mon livre) nous révèlent que le taux d'infarctus demeure stable, malgré le fait que l'on écrive des dizaines de millions d'ordonnances de statines. Je ne crois donc pas que les gens vont mourir davantage si l'on coupe les statines, même si le marketing de l’industrie pharmaceutique, déjà en phase défensive, l'affirme.
médecine-Santé – Vous dites que si l’on a pu faire croire à des nations entières qu'il existait des armes de destruction massive en Irak, tandis que ce n'était pas le cas, on peut tout aussi bien leur vendre une guerre au cholestérol. Non pas que ce soit une conspiration, mais parce que l'économie mène le monde et que nous sommes tous, scientifiques et médecins compris, des pions dans ce monde-là.
Michel de Lorgeril - Nous sommes arrivés à un sommet dans la marchandisation de la santé et de la science, et je pense que le dossier des statines en fait foi. Ceux qui ont des choses à vendre font bien leur travail et je n'ai rien à dire là-dessus. Mais il faut que les contrepouvoirs — les universitaires, notamment — fassent leur travail aussi, qui est de faire connaître la réalité concernant l’efficacité des traitements. C'est la base de l'éthique médicale. Et je constate que, dans le cas des médicaments comme dans celui du fast-food ou des affaires politiques internationales — on ne manque pas d'exemples —, les contrepouvoirs sont totalement défaillants. C'est un gros problème de nos sociétés et je sonne l'alarme parce que même le monde de la médecine n'est plus à l'abri de cette marchandisation.
médecine-Santé – Vous aimez les formules-chocs. Comme celle-ci : « La sédentarité est une catastrophe humanitaire. » Vous y allez un peu fort?
Michel de Lorgeril - Ah non! Pas du tout, je vous assure. Au rythme où l'obésité et le diabète se répandent dans le monde, nos sociétés sont visiblement aux prises avec un problème majeur. C'est multifactoriel, bien sûr, mais la sédentarisation est au coeur de cette problématique. Tout le monde le dit, l'activité physique joue un très grand rôle dans le maintien de la santé en général et de la santé cardiovasculaire en particulier.
J'en profite pour insister sur l'importance des muscles. Dans la salle d'urgence de n'importe quel hôpital, quand on voit arriver une personne gravement blessée — à la suite d'un accident de la route, par exemple — on peut prédire ses chances de s'en sortir à l'état de ses muscles. C'est que notre organisme se constitue des réserves afin d'avoir accès aux ressources dont il a besoin pour résister à un stress. En simplifiant un peu, disons que le foie entrepose des glucides, le tissu adipeux entrepose des lipides et les muscles entreposent des acides aminés, qui sont les constituants indispensables des protéines. Or, quand vous êtes blessé ou malade, vous avez besoin de quantités énormes de protéines pour que votre système immunitaire fonctionne, pour cicatriser, pour vous défendre contre l'infection. L'importance des muscles est telle, que je consacre un chapitre entier à ce sujet dans mon livre. Et pour avoir de bons muscles, évidemment, il faut faire de l'activité physique.
médecine-Santé – Vous prenez le temps, vous, de faire de l'activité physique?
Michel de Lorgeril - Absolument! Je pratique plusieurs sports et je ne me déplace qu’en vélo toute l’année pour mon travail — et cela, dans le climat de Grenoble qui, même s'il reste clément par rapport à l’hiver québécois, est l'un des plus difficiles de la France.
PasseportSanté.net – Évidemment, en ce qui concerne l'importance de l'alimentation dans la prévention des maladies cardiovasculaires, vos recherches sur le régime méditerranéen semblent vous donner raison.
Michel de Lorgeril - Il y a eu deux époques dans l'approche nutritionnelle pour la prévention des maladies cardiovasculaires. Durant la première, qui s'est terminée dans les années 1990, on préconisait les régimes pour diminuer le cholestérol. Or, tous les essais basés sur cette théorie ont été des échecs. Au CNRS, dans notre équipe Coeur et nutrition, nous avons donc décidé d'observer le mode alimentaire des populations qui avaient le moins de maladies cardiovasculaires. Nous avons trouvé deux bons candidats : le Japon et le pourtour méditerranéen. Comme nous pensions que les Français ou les Occidentaux en général auraient de la difficulté à s'adapter à l'alimentation japonaise, nous avons choisi d'étudier celle des peuples de la Méditerranée. Et quand nous avons observé son effet chez les patients souffrant de troubles coronariens, eh bien, nous avons vu que ça marchait! D'autres études par la suite ont confirmé ce que nous avions trouvé.
Donc, sur une base théorique complètement différente de celle du cholestérol, on peut se protéger des maladies cardiovasculaires. Ça marche à tous les âges et il n'est jamais trop tard pour commencer. Il faut préciser que le régime méditerranéen fait quand même baisser le cholestérol, mais ce n'est pas de cette manière qu'il agit, puisque le régime de l'American Heart Association, destiné à réduire le cholestérol, ne fonctionne pas. On voit donc que ce n'est pas le cholestérol qui est important.
médecine-Santé – Relativement à la prévention des maladies cardiovasculaires toujours, voyez-vous un rôle utile pour les produits naturels en suppléments comme les policosanols et les phytostérols?
Michel de Lorgeril - Les deux produits que vous mentionnez sont censés faire baisser le cholestérol, mais comme je ne crois pas à la théorie du cholestérol, je n'y vois aucun intérêt. De toute façon, les études récentes indiquent qu'ils n'ont pas l'efficacité — sur le cholestérol — qu'on leur prête. Les suppléments pour lesquels je vois une utilité certaine, par contre, ce sont les huiles de poisson, c'est-à-dire les oméga-3. Aux personnes à risque d'infarctus — à moins qu'elles ne consomment déjà beaucoup de poisson —, il est beaucoup plus important de donner des oméga-3 que des statines, car, là, nous avons la démonstration que l’on améliore l’espérance de vie. D'ailleurs, la diète occidentale, en général, contient trop d'oméga-6 — ce qui est très dommageable — et trop peu d'oméga-3. Tout le monde peut tirer avantage d'un apport additionnel en oméga-3, mais surtout les personnes à risque d'infarctus.
Pour en revenir à la prévention des maladies cardiovasculaires, je pense aussi à trois nutriments sous-estimés et qui sont abondants dans les produits de la mer : le sélénium, l'iode et la vitamine D. Il y a également les flavonoïdes, qu'on trouve dans les fruits rouges, le citron, le thé, le café, le raisin, etc. Comme vous voyez, on en revient toujours aux aliments typiques de la diète méditerranéenne.
médecine-Santé – Est-ce que, dans cette controverse, on n'est pas en train de jouer sur les mots, puisque tout le monde affirme que les changements dans le mode de vie sont indispensables pour prévenir les maladies cardiovasculaires? En fait, ce que vous visez, c'est que les gens prennent en main leur santé?
Michel de Lorgeril - Exactement. Aujourd'hui, le médicament anticholestérol est un alibi pour ne rien faire. Un raisonnement fréquent des médecins est de penser : si mon patient n'arrive pas à arrêter de fumer, je lui donne des statines avec l'espoir que ça diminue ses risques, et notamment celui induit par le tabac. Mais aucune étude scientifique ne permet de dire que cette stratégie fonctionne. Faire croire aux gens qu'en diminuant leur cholestérol ils vont se protéger de la toxicité de leur mode de vie — que ce soit le tabac ou le fast-food —, c'est de la tromperie.
Sauf en de très rares exceptions — comme certaines formes d’hypercholestérolémie familiale maligne qui se manifestent très tôt dans l’existence, parfois avant la puberté —, pour s'assurer d'une bonne santé cardiovasculaire, il faut, d'une part, laisser tomber les mauvaises habitudes comme la cigarette, la sédentarité et la malbouffe, et, d'autre part, il faut faire de l'activité physique et adopter une alimentation de type méditerranéen. C'est ça le médicament! Le pouvoir — celui de protéger notre coeur, mais aussi de se protéger de nombreux cancers — est entièrement entre nos mains.

Lucie Dumoulin – Passeport Santé
Le 1er octobre 2007

Notes
1. de Lorgeril M, et alMediterranean diet, traditional risk factors, and the rate of cardiovascular complications after myocardial infarction: final report of the Lyon Diet Heart StudyCirculation. 1999 Feb 16;99(6):779-85. 
2. de Lorgeril M, et alMediterranean alpha-linolenic acid-rich diet in secondary prevention of coronary heart disease.Lancet. 1994 Jun 11;343(8911):1454-9. Erratum in: Lancet 1995 Mar 18;345(8951):738. 
3. Dites à votre médecin que le cholestérol est innocent et il vous soignera sans médicament, Dr Michel de Lorgeril, Éditions Thierry Souccar, France, 2007, 414 pages.

Régime anti-cholestérol




Il n’est pas question de supprimer tous les corps gras. Il faut garder une alimentation diversifiée (voir l’article sur les régimes amaigrissants).
En fait, il existe deux sortes de graisses :
Les bonnes : les graisses insaturées
Les mauvaises : les graisses saturées

Les graisses conseillées dites insaturées : 

Huile d’olive (mais pas l’olive).
Huiles de tournesol, de maïs, de soja, de noix, de pépins de raisin, de colza.
Lait écrémé, yaourt, blanc d’œuf
Les margarines au tournesol ou au maïs
Les poissons (2 à 3 fois par semaine) même les poissons gras, sauf l’anguille
Les coquillages sauf en période de reproduction (laitance)
Les crustacés
Jambon cuit, de paris, etc..
Les viandes blanches, en privilégiant les morceaux maigres (filet), et sans la peau pour les volailles : veau, lapin, dinde, pintade, poulet, pigeon, canard.
L’oie est déconseillée.
Les légumes et les fruits : on peut en abuser.

Dans tous les cas on proscrira les fritures, la cuisson se fera sans matière grasse ou avec celles sus-citées sans trop les chauffer (elles se transforment au-delà de 170°). On privilégiera les cuissons à l’eau, à la vapeur, au grill, au four, les épices, herbes et aromates. Ce n’est qu’une question de goût et d’imagination.

L’alcool sera consommé avec modération, tout excès faisant monter le « mauvais cholestérol » et descendre le « bon ».

Les graisses déconseillées :

Lait entier, demi-écrémé, concentré.
Crème fraîche, yaourt au lait entier, beurre
Fromages à plus de 40% de matières grasses : 20 g par repas
Huiles d’arachide, de palme, de coco
Saindoux, frites et fritures, chips
Le jaune d’œuf, donc ce qui en contient : pâtisseries, biscottes, pâtes aux oeufs, mayonnaise, etc… on se limitera à l’équivalent de deux jaunes d’œuf par semaine.
A vrai dire cette méfiance envers le cholestérol de l’œuf est actuellement remise en cause, il influerait peu sur le cholestérol sanguin. L’œuf dur du matin favoriserait même un amaigrissement. Le régime alimentaire de la poule interviendrait aussi (l’enrichissement en graines de lin augmente la teneur en oméga3)
Les abats
Les charcuteries
Les viandes grasses (agneau, mouton, poule, oie)
Conserves de viandes et plats préparés du commerce, bouillons de viande
Plats de poissons préparés du commerce, anguille
Chocolat et boissons chocolatés
Glaces (les sorbets sont autorisés)

Conseils alimentaires (Facteurs de risques et nutrition)




Pour entrée ...
Les crudités, certains légumes constituent d'excellentes entrées (carotte, concombre, laitue, tomate ... car pauvres en calories à condition d'utiliser des huiles végétales pour l'assaisonnement. Les entrées à base de poisson sont également possibles, y compris le saumon.
Par contre évitez la charcuterie trop riche en graisses saturées (cholestérol). Seul le jambon maigre fait exception à condition d'enlever le gras.


Donnez du goût à vos plats
Utilisez des épices (poivre, curry), herbes aromatiques
(estragon, basilic, persil ... ) et condiments.
Par contre, limitez le sel, en particulier si vous avez une
tension artérielle limite ou élevée.


Privilégiez les produits de la mer
Consommez du poisson au moins deux fois par semaine. Les fruits de mer apportent
peu de cholestérol. Attention, par contre à la mayonnaise


Choisissez vos viandes
Le veau, le lapin, un rôti de porc dans le filet, apportent moins de graisses que le boeuf. Les volailles sont conseillées... mais il est préférable d'enlever la peau, si vous avez un taux de cholestérol élevé.


Feu vert aux légumes
Les légumes doivent être consommés, et sans restriction. Ils apportent, de plus, vitamines et sels minéraux (calcium, potassium...). Il en est de même des légumes secs (lentilles, haricots blancs ou rouges ... ) ou du soja, tous riches en protéines et pauvres en lipides.
Les féculents (riz, pâtes, pommes de terre) sont également nécessaires à l'équilibre alimentaire. Ce sont des sucres lents qui apportent 20% de glucides. Vous devez également manger du pain, bien qu'il contienne 50 % de glucides. Mais méfiez-vous des biscottes, pains grillés, flocons de céréales qui apportent plutôt 75 % de glucides.


Vous avez besoin de calcium
Une alimentation équilibrée comprend nécessairement des laitages (apport en calcium). Si vous avez un cholestérol élevé ou un surpoids, évitez les produits laitiers entiers, et, privilégiez le lait demi-écrémé, les courts ou fromages blancs à teneur réduite en matières grasses. Supprimez le beurre et la crème trop riches si vous avez du cholestérol et, de toute façon, limitez-en la consommation.


Attention aux produits sucrés
Confiseries, pâtisseries... apportent des "sucres rapides" et facilitent la prise de poids.
*A déconseiller chez le diabétique et à éviter en cas de triglycérides élevés. Préférez les fruits qui apportent fibres et vitamines.


Modes de cuisson
Choisissez plutôt des MODES DE CUISSON sans apport de matières grasses à l'eau, à la vapeur, en papillote, au grill ou barbecue...
UN DERNIER CONSEIL... QUI N'EST PAS ALIMENTAIRE ', Brûlez" quelques calories en ayant une activité physique régulière... celle que vous aimez (marche, course, vélo, gymnastique, ... ) au grand air et 2 ou 3 fois par semaine.



Vos repères de consommation correspondant aux objectifs du Programme national nutrition santé
Fruits et légumes
au moins 5 par jour
  • à chaque repas et en cas de petits creux
  • crus, cuits, nature ou préparés
  • frais, surgelés ou en conserve
Pains, céréales
pommes de terre
et légumes secs
à chaque repas et selon l’appétit
  • favoriser les aliments céréaliers complets ou le pain bis
  • privilégier la variété
Lait et produits laitiers (yaourts,
fromages)
3 par jour
  • privilégier la variété
  • privilégier les fromages les plus riches en calcium, les moins gras et les moins salés
Viandes et volailles
produits de la pêche
et oeufs
1 à 2 fois par jour
  • en quantité inférieure à celle de l’accompagnement
  • viandes : privilégier la variété des espèces et les morceaux les moins gras
  • poisson : au moins 2 fois par semaine
Matières grasses ajoutées
limiter la consommation
  • privilégier les matières grasses végétales (huiles d’olive, de colza...),
  • favoriser la variété
  • limiter les graisses d’origine animale (beurre, crème...)
Produits sucrés
limiter la consommation
  • attention aux boissons sucrées
  • attention aux aliments gras et sucrés à la fois (pâtisseries, crèmes dessert, chocolat, glaces...)
Boissons
de l’eau à volonté
  • au cours et en dehors des repas
  • limiter les boissons sucrées (privilégier les boissons light)
  • boissons alcoolisées : ne pas dépasser, par jour, 2 verres de vin (de 10 cl) pour les femmes et 3 pour les hommes. 2 verres de vin sont équivalents à 2 demis de bière ou 6 cl d’alcool fort
Sel
Limiter la consommation
  • préférer le sel iodé
  • ne pas resaler avant de goûter
  • réduire l’ajout de sel dans les eaux de cuisson
  • limiter les fromages et les charcuteries les plus salés et les produits apéritifs salés
Activité physique
Au moins l’équivalent
d’une demi-heure de marche rapide par jour
  • à intégrer dans la vie quotidienne (marcher, monter les escaliers, faire du vélo...)


Prévention des accidents chez les enfants




Concernant les nourrissons :
les coucher sur un matelas ferme, bien adapté à la largeur du lit pour qu'il n'aille pas se coincer
Coucher le bébé sur le dos ou sur le côté plutôt qu'à plat ventre (prévention de la mort subite du nourrisson), toutefois, en cas de reflux, la position proclive ventrale serait préférable.
Pas d'oreiller dans le lit de bébé.
Utiliser un surpyjama pour bébé, plutôt qu'une couette ou des couvertures.
Ne pas laisser le bébé seul sur une table à langer.
pas de chaîne ou autre collier autour du cou de bébé
Ne pas laisser bébé boire seul son biberon ! !
Ne pas laisser bébé avec d'autres enfants en bas âge sans surveillance d'un adulte (même sans mauvaise intention, ils pourraient lui faire mal)
Ne pas laisser bébé seul avec des animaux, en particulier attention au chat qui peut aller se coucher sur bébé et l'étouffer.
Attention au soleil et aux excès de chaleur, plus dangereux que le froid...

Concernant les petits enfants :

Installer des cache-prise ou mieux des prises à éclipses.
Mettre les produits ménagers hors de portée des enfants.
Mettre les médicaments et l'armoire à pharmacie hors de portée
De même pour les alcools, le coma éthylique est vite atteint à cet âge.
Mettre couteaux, ciseaux et autres outils contondants ou coupants hors de la portée des enfants
ne pas garder de plantes toxiques dans la maison ou le jardin
ne pas laisser un enfant de moins de 18 mois seul dans une baignoire ou une petite piscine
Protéger l'accès aux escaliers, les bords d'une piscine etc... avec une barrière.
L'intervalle entre les barreaux d'un escalier ou d'un balcon doit faire moins de 10 cm.
Attention aux queues de casseroles (vers le mur), aux liquides bouillants, au fer à repasser, etc...
Débrancher appareils électriques et rallonges lorsqu'on ne s'en sert plus.
Pas de cacahuètes avant 5 ans.
Pas d'allumettes, de briquet ou d'arme à feu dans des endroits accessibles.
Empêcher l'accès aux appareils de chauffage, à un feu de cheminée ou à un insert avec vitre brûlante.
Les portes automatiques (entrée, garage) devront être pourvues d'une sécurité.
Mettre les perceuses, les scies, les outils agricoles... dans un endroit sûr, fermé à clef si possible.
Dans la voiture mettre l'enfant à l'arrière sur un siège adapté, ne pas l'y laisser seul, surtout en plein soleil.
Attention au soleil : mettre une crème solaire écran total, renouvelée souvent, pas d'exposition prolongée.
Attention au four à micro-ondes : le biberon est froid, le contenu bouillant.
Les micros piles ne doivent pas être accessibles : avalées, elles provoquent des lésions très graves.
S'assurer que l'enfant ne pourra pas ouvrir les fenêtres. Placer des bourrelets anti-pincement dans l'encadrement des portes.
Eviter la cohabitation avec un animal pouvant devenir dangereux.

Concernant les enfants plus grands :

Lui apprendre à nager.
quelques rudiments de code de la route avant de lui apprendre le vélo.
Lui apprendre la méfiance envers les étrangers et les animaux de la rue.
Lui expliquer le danger de la circulation automobile et lui apprendre à traverser une rue.
Lui expliquer le danger des fruits sauvages, des outils, du feu, ....
Tout cela fermement mais sans manifester d'angoisse exagérée.

HEMORRAGIES EXTERNES : Que faire ?





HEMORRAGIE D'UN VAISSEAU

Deux cas de figure :

*c'est une artère ou une artériole (petite artère, doigt par exemple) :
Ca saigne en jets saccadés.
Bien sûr appeler un médecin voire le SAMU si c'est une grosse artère, mais surtout ne pas regarder saigner sans rien faire : il faut comprimer l'artère en amont. Les secouristes connaissent les points de compression, mais sans être secouriste il suffit de réfléchir : le sang vient du coeur, donc sous le niveau du coeur comprimer au-dessus du saignement, et inversement.
Si on ne sait plus, comprimer carrément là où ça saigne (cuir chevelu par exemple), si c'est une grosse artère : la fémorale, par exemple, prés de l'aine, allez-y carrément avec le poing fermé et de tout votre poids ! ! Et rester ainsi en attendant les secours.
Pas de garrot sauf en cas de force majeure (le desserrer alors légèrement toutes les 10 minutes pendant quelques secondes et noter l'heure de la mise en place)

* c'est une veine : 
le saignement est continu, non saccadé. En général moins préoccupant sauf pour les grosses veines. La compression directe et la mise en place d'un pansement compressif (un peu serré, sans faire garrot) suffisent pour régler le problème, sinon appeler un médecin, de même en cas de plaie.

* un cas à part : les hémorroïdes
Elles saignent facilement peu ou prou mais ça s'arrête tout seul, sinon compression, là encore. Il faut seulement consulter pour en apprécier l'importance et être sûr qu'elles sont bien seules responsables du saignement (pas trop de pudeur, votre médecin en a vu des fesses, des mieux et... des pires).

En résumé, ne pas laisser « pisser le sang », COMPRIMER...


SAIGNEMENT DE NEZ Ou épistaxis

Exactement l'inverse de l'attitude populaire habituelle.
Moucher vigoureusement, mettre la tête en avant, et comprimer la partie antérieure du nez (celle qui est molle) entre le pouce et l'index pendant 10 minutes (montre en main, c'est long...).
Le saignement est arrêté, vérifiez l'absence d'écoulement de sang dans la gorge après avoir fait boire de l'eau froide. Evitez alcool et aspirine dans les 48 heures qui suivent.
Dans le cas contraire, appelez un médecin.
Chez un patient sous anticoagulants : hospitalisation


HEMORRAGIE DENTAIRE

Ça saigne plus de 20 minutes après une extraction dentaire ou reprise du saignement quelques heures après l'extraction.
Souvent due à la prise d'aspirine (200 spécialités pharmaceutiques en contiennent) avant ou après l'extraction ! ! Et l'aspirine (acide acétyl salicylique) ça fait saigner.
Chez un patient sous anticoagulants : hospitalisation.
Faire cracher et rinçage de la bouche à l'eau (froide), puis placer un coin de compresse dans l'alvéole de la dent extraite, puis faire serrer la mâchoire 10 minutes.
Quand l'hémorragie est arrêtée, sucer des glaçons, éviter tout aliment chaud et tout alcool (ça fait saigner aussi).
Si l'hémorragie n'est pas arrêtée, appel d'un médecin ou du dentiste.


SANG DANS LES URINES

Avis médical impératif.... Si on n'a pas mangé de betteraves rouges dans les heures précédentes ou absorber certains médicaments qui colorent les urines en rouge (c'est dans la notice, en général) !!

Accident de la route, que faire ?


Avant tout pas de panique, sinon se calmer.
Ranger son propre véhicule de façon à éviter un autre accident.
Porter secours est une évidence mais c'est de plus obligatoire, sinon vous êtes auteur du délit de non-assistance à personne en danger.

Couper le contact de la voiture sinistrée ou débrancher la batterie.

Poser un balisage sur la route, en avant et en arrière de l'accident.

Ne dégager les victimes qu'en cas de nécessité absolue (risque d'incendie...), en effet lorsqu'on est seul il est difficile d'éviter un déplacement du rachis (colonne vertébrale). Si nécessité de dégagement, maintenir l'alignement tête-rachis (si le sujet est couché le tirer par les pieds, s'il est assis le prendre par derrière)
S'opposer à la mobilisation sauvage par des témoins bien intentionnés mais non compétents.



Alerter les secours : le 15 (urgences) ou le 112 (N¡ européen des urgences), les pompiers (18) si une victime doit être dégagée ou désincarcérée, les forces de l'ordre (17) si les circonstances l'exigent (blessé, mort, voie à grande circulation, circulation bloquée) : La police en ville, ou la gendarmerie à la campagne.
N'oublier pas, dans la précipitation, de préciser:
-le lieu.
-la nécessité ou non de désincarcération.
-le nombre de blessés
-leur état apparent



En fonction de vos compétences et connaissances, commencer la réanimation en attendant les secours:
*S'il y a plusieurs blessés, il est recommandé de commencer par "celui qui fait le moins de bruit".
*Il faut s'assurer de la liberté des voies respiratoires : enlever un éventuel dentier (avec un gant ou un mouchoir si possible), ouvrir le col d'une chemise, dénouer une cravate. Un sujet inconscient sera placé en position latérale de sécurité (si c'est possible sans risque pour la colonne vertébrale) afin de ne pas s'asphyxier avec du sang, sa salive, d'éventuels vomissements ou expectoration.
*Arrêter une hémorragie par compression de la plaie ou en amont de la plaie.
*Si arrêt respiratoire faire une ventilation (se protéger avec une compresse ou un mouchoir) au bouche à bouche (voire bouche à nez si coincé dans la voiture), à combiner avec un massage cardiaque externe en cas d'arrêt cardiaque.
*Réchauffer le blessé si la température ambiante est basse.
*Ne pas donner à boire
*A l'arrivée des secours, ne pas s'éclipser mais leur faire un compte-rendu de l'accident et des gestes de secours effectués

brûlures cutanées , que faire ?


Les brûlures cutanées



Très fréquentes, elles sont pour la plupart bénignes.
Comment apprécier la gravité :
Sur 2 critères : la profondeur et l'étendue auxquelles il faut ajouter la localisation.

Etendue : 

elle est exprimée en pourcentage de la surface du corps, la paume de la main du patient représente 1%.
En dessous de 2%, la brûlure est bénigne. 
Au-delà elle nécessite un avis médical,
Si elle est supérieure à 10% l'hospitalisation en centre spécialisé s'impose.

La profondeur :

1er degré : simple rougeur
2é degré : phlyctène (bulle)
3é degré : Aspect cartonné, pas de douleur (c'est un signe de gravité dans ce cas). Avis médical impératif

La localisation :

Au niveau des plis de flexion, il y a un risque de brides, d'enraidissement lors de la cicatrisation.
Les brûlures du visage, des yeux et du siège sont plus préoccupantes et nécessitent un avis médical

Le traitement :

Il faut avoir à l'esprit que le danger dans les suites immédiates d'une brûlure étendue est la chute de tension artérielle par hypovolémie (diminution du volume de sang) due à la perte de sérum à travers la zone brûlée. Cette chute peut être rapidement fatale.
Au-dessus de 2%, ou 3e degré ou localisation particulière ci dessus : Appel du médecin.

Que faire dans l'immédiat ?

Le plus rapidement possible et au plus tard dans l'heure, il faut refroidir la zone brûlée en la laissant sous le robinet au moins 10 minutes et jusqu'à disparition des douleurs. Si l'origine de la brûlure est chimique (en particulier pour l'oeil), il faut rincer jusqu'à neutralisation du produit.
S'il existe des bulles, il faut les laisser tant qu'elles sont intactes sinon, découpez la peau morte.
Nettoyez avec un antiseptique (pas d'alcool surtout : en plus de la douleur que cela provoquerait, l'alcool a tendance à tuer aussi les cellules et donc ralentit la cicatrisation). Evitez les crèmes sans avis médical.
Ensuite pansement avec une compresse grasse recouverte de compresses sèches et stériles maintenues par une bande.
Vérifiez le rappel antitétanique.
En cas de douleur : paracétamol
En cas de surinfection : avis médical
En 15 jours la brûlure doit être cicatrisée.
On évitera le soleil pendant 1 an sur la zone brûlé car la peau y est (et restera) plus sensible au cancer.